« Sous l’œuvre, on trouve l’homme » disait Sainte Beuve. Certes, notre homme a affiné ses premiers ciseaux dans l’atelier de sa mère et de sa mère-grand de qui il a tout appris du patron, du modèle, du plissé, de la coupe, du montage. Mais le créateur Pascal Humbert, c‘est d’abord, une étrange ressemblance physique avec Jim Jarmush dont il apprécie à n’en pas douter les films et la bande son de Tom Waits. Même classe, même banane « Little Richard » et veste noire à jabot court portée à la Mink Deville, assortie très élégamment d’un intemporel jean. Bref, des modèles américains qui se seraient perdus dans un clip des Smiths tourné dans le décor d’une « Beautiful laundrette » de Manchester…
Un détour par L’Ecole des Beaux Arts de Mulhouse, section peinture, la découverte de Duchamp, Bacon, Basquiat et surtout l’influence architecturale des « Villas Blanches » de Le Corbusier, l’équilibre périlleux d’un Scarpa, la maison de Mon Oncle de Tati prédestineront d’une esthétique formelle résolument géométrique et pure dans l’épure chromatique : le noir et le blanc comme couleurs dominantes auxquelles il associera plus tard, - quelle audace ! - le rose !
Depuis son 1er défilé en 1995 « De la Chrysalide au papillon » jusqu’à l’horizon 2000, et le défilé « 20 costumes, 20 personnalités », un exercice de style avec variantes combinatoires de figures imposées masculines et féminines qu’il chérit pour leur beauté et leur charisme, en passant par « Super 8 », une expo de 14 films et autres photos autour de son travail diffracté par le prisme des autres cette fois, notre Janus n’a cessé de décliner ses multiples facettes se revendiquant essentiellement de ses mentors : Azzedine Alaïa pour l’élégance charnelle et le minimalisme rock d’un Martin Margiela.
Le succès digéré (grand prix de la ville de Paris, celui de L’ANDAM dans la foulée), Pascal Humbert crée sa propre ligne en juin 2009, Nouvelle Affaire en collaboration avec Catherine Traoré, une complice de trente ans. A l’origine, le mécénat de Philippe Starck qui lui commande une ligne de vêtements pour habiller le personnel d’un Yacht qu’il vient de dessiner ou encore celui de l’hôtel SLS à los Angeles…
Le talent et quelques provocations plus tard, le cheveu gris mâture aussi, notre couturier défrayera la chronique en pleine Fashion Week 2011 avec une campagne de Pub réalisée pour la banque ING Direct et qui s’adresse aux « trendsetters » qui portent des « golden trench », ou autres « robes piédestal » cotées en Bourse et « gagnent plus de 80 K€ » ! –
Ce brillant cheminement aboutira en mars dernier à l’ouverture d’une boutique toute de rose poudrée, baignée d’une atmosphère onirique, avec pignon sur rue dans le Marais à l’effigie de Nouvelle Affaire. Nouvelle A comme Amour, Anarchy (in the UK bien sûr !), comme le prêt-à-porter Alternatif qu’elle propose ! ». On devrait dire A comme « Artisanal » tant le mot retrouve ici ses lettres de noblesse dans une collection qui associe sobrement les coupes d’une géométrie futuriste à la Pierre Cardin et l’audace outrée de la chair d’Azzedine Alaïa. Une Affaire de A tout celA…
Toutes les élégAntes Accourent depuis deux mois chez Nouvelle Affaire saluer l’élégAnt qui revendique le toucher Artisanal, la main du couturier pour des modèles intemporels et uniques, aussi rares et précieux que peut l’être un accessoire féminin.
Affaire à suivre, à faire...!
Nouvelle Affaire : 5, rue Debelleyme, 75003 Paris
office : +33 1 44 61 27 70